Un groupe de travail a eu lieu à l’inspection académique vendredi 8 janvier. Vous trouverez ci-dessous la déclaration faite par les représentants de la FSU ainsi que des documents synthèse sur la situation des LV à la rentrée 2016 dans le département du nord (accès réservé aux syndiqués).

L’administration a retenu les principes suivants :

Si on peut être satisfait du maintien de sections bilangues en Education Prioritaire (43 sur les 68 maintenues à la rentrée 2016), maintien que l’on peut mettre sur le compte de la mobilisation depuis septembre dans l’académie contre la réforme du collège, cela ne doit pas faire oublier toutes les suppressions engendrées par cette réforme du collège qu’il faut continuer de dénoncer et de combattre :

  hors E.P., les sections bilangues sont supprimées s’il n’y a pas de continuité Primaire / Secondaire à la rentrée 2016 : 76 sections bilangues supprimées sur les 144 existantes à cette rentrée.
  Toutes les sections européennes sont supprimées : 191 sections


Bilan offre linguistique - département Nord - rentrée 2016
Synthèse sections bilangues - rentrée 2016 / rentrée 2015


GT Carte des Langues 59 - 8 Janvier 2016 - Déclaration FSU

La FSU souhaite faire une déclaration concise en préalable à ce Groupe de Travail Carte des Langues.

Nous regrettons tout d’abord très vivement les conditions de préparation de ce Gt car l’envoi extrêmement tardif des documents a compliqué considérablement le travail des représentants des personnels que nous sommes. De plus, les documents ne nous présentent qu’une vision globale de la carte des langues pour le département sans nous donner la liste des établissements et écoles concernés. Nous vous demandons donc de nous transmettre cette liste.

Premier constat : l’absence de documents pour l’enseignement privé , même si, nous l’avons noté, ceux-ci nous serons communiqués courant janvier. Mais nombre de collèges privés affichent depuis des semaines une poursuite des bilangues et des euros à la rentrée 2016. Même si dans nombre de cas, il s’agira d’un atelier et non d’un enseignement à part entière, les conséquences sont déjà là sur de nombreuses familles. Lors de la CAELVE du 4 novembre dernier, M. le Recteur s’était engagé, suite à notre demande, à donner des consignes très fermes à la direction diocésaine. Qu’en est-il ?

Deuxièmement, l’étude des documents confirme l’analyse que nous avons faite depuis plusieurs mois et rappelée lors de la CAELVE et des différentes instances depuis : pour le Nord, 53% des bilangues existantes sont supprimées (76 sur les 144 sections existantes à cette rentrée) :

ne sont maintenues que 68 sections bilangues dont 43 en éducation prioritaire
56 % des bilangues anglais / allemand sont supprimées soit 66 sections sur les 118 existantes à cette rentrée
87 % des bilangues anglais / espagnol sont supprimées, il ne restera qu’une section à la prochaine rentrée
les 2 bilangues anglais / italien existantes dans le nord sont supprimées, il en est de même pour la moitié des bilangues anglais / chinois (2 sections sur 4 supprimées)

Pour les euros, le bilan est encore plus rapide à faire puisque les 191 sections du Nord sont supprimées.

Pour les concernées, la situation du département où une autre langue que l’anglais était encore enseignée dans 79 écoles à la rentrée 2014 et où une autre langue que l’anglais a été introduite de manière volontariste à la rentrée 2015 -nous le soulignons-permet d’assurer 27 vraies bilangues de continuité :18 en allemand, 8 en néerlandais et 1 en espagnol. Les autres bilangues maintenues sont de fausses bilangues de continuité .Nous souhaitons savoir précisément les critères retenus pour celles -ci : en Education Prioritaire par exemple, toutes les bilangues ont-elles été maintenues ? D’autres bilangues ont-elles été maintenues ailleurs ? Dans quelles langues ? Nous constatons aussi que le choix a donc bel et bien été décidé de contourner le décret et de l’interpréter selon une norme qui est variable selon les départements. Probablement dans le but de limiter un tout petit peu la casse humaine que la réforme va engendrer et surtout d’essayer de donner l’illusion que ce n’est pas la réforme qui est responsable d’un recul sans précédent de l’offre linguistique pour les élèves et d’une saignée impressionnante des moyens humains.

Troisièmement, force est de constater que c’est encore plus d’inégalités que la réforme engendre.
Si les bilangues sont maintenues en éducation prioritaire (34 sections sur 35), 75% des collèges hors éducation prioritaire voient leurs bilangues disparaître. Au lieu de développer une vraie politique d’offre linguistique pour l’école publique, c’est à nouveau la logique des moyens qui l’a emporté. La réforme fera le bonheur des établissements privés qui attireront les familles en affichant le maintien de sections bilangues et européennes.

Si nous notons avec satisfaction la réintroduction d’une LV2 allemand (outre la transformation des 6è bilangues) dans 13 collèges de l’Education Prioritaire, rien ne semble prévu pour l’instant en termes de moyens pour permettre d’ouvrir plus généralement de vraies 5è et 4è LV2, en plus des sections de LV2 résultant de la transformation des bilangues supprimées, et ce, contrairement aux engagements pris en novembre notamment lors de la CAELVE. Pire, des chefs d’établissement envisagent d’ores et déjà de créer des sections de 5è mêlant grands débutants et ex-bilangues, ce qui est d’un grand mépris pour l’apprentissage d’élèves de cet âge. Nous demandons donc une démarche volontariste et un encouragement en ce sens auprès des chefs d’établissement.

Quoi qu’il en soit, sans évolution significative de la situation , outre un appauvrissement considérable de l’offre de formation pour les collégiens - ce qui ne sera pas sans conséquences sur les poursuites d’études et l’insertion professionnelle - les conséquences vont être lourdes pour la majorité des collègues : inflation d’heures supplémentaires pour les collègues d’espagnol puisque l’Etat ne dispose pas des personnels suffisants pour faire face à la généralisation de la LV2 en 5è, casse professionnelle pour plus de la moitié des collègues d’allemand du département qui perdent jusqu’à 2/3 de leur service. Qu’est-il prévu pour ces situations ? Sans parler des contractuels dont les contrats ne seront pas renouvelés.

La FSU dénonce une nouvelle fois les dégâts de cette réforme et appelle avec l’Intersyndicale qui représente 80% des personnels du second degré à se mobiliser fortement pour la grève du 26 janvier.