Motion action congrès académique.
Seul le gouvernement s’obstinait à nier la réalité d’un affaiblissement de la croissance et d’une remontée de l’inflation, mais les chiffres et les opportunités du calendrier l’amènent à dévoiler progressivement les premiers aspects d’un plan de rigueur ou d’austérité, modestement qualifié pour l’heure de « recherches d’économies ».
Les déséquilibres de l’économie mondiale ont été aggravés par la crise financière internationale provoquant un ralentissement de la croissance mondiale et notamment de la zone euro (1,3 %).
Les seuls chiffres jusqu’alors positifs, ceux du chômage dont on sait le caractère trompeur, sont eux même revus à la baisse.
Par ailleurs l’INSEE a confirmé la baisse des revenus dans la Fonction Publique.
Le gouvernement devrait annoncer un train de mesures. Il s’agirait d’un plan de gel des crédits à la hauteur de 7 Milliards, qui viseraient en priorité les aides publiques.
Le choix du gouvernement est donc de s’appuyer sur cette dégradation de la situation économique pour accélérer le rythme des réformes, notamment celles sur la Fonction publique, les retraites et la Sécurité Sociale. En cela, il s’inscrit dans les orientations de l’OCDE et des objectifs de l’Union Européenne.
Sur la Fonction publique, la volonté de réduire le nombre des fonctionnaires et surtout de transformer les statuts vient d’être réaffirmée. Il s’agirait d’une refonte en profondeur, au-delà de la question de la revalorisation au mérite. Le gouvernement envisage de renforcer la mobilité entre les Fonctions publiques, de substituer des contrats aux statuts, d’imposer cette mobilité sous menace de licenciement.
Si le gouvernement affirme que le remplacement d’un départ à la retraite sur deux ne concerne pas l’Education Nationale, la réalité de 2007 montre que cet objectif est en réalité déjà atteint.
La manifestation du 29 mars a permis de vérifier que la mobilisation sur les retraites reste largement à organiser, mais elle a été précédée d’une action réussie des retraités qui ont mis l’accent sur les conséquences néfastes des réformes précédentes. La question de l’unité reste posée, avec FO qui tente de jouer cavalier seul, et la CFDT qui peine à faire oublier (par exemple sur les 41 ans) ce qu’elle a signé en 2003.
Le congrès estime donc que la mobilisation unitaire sur la question des retraites est un objectif majeur, mais qu’elle doit se faire dans le cadre de nos mandats qu’il nous faut à la fois réaffirmer et préciser.
Depuis la rentrée, la CA académique a appelé à la grève à 5 reprises, dans des cadres qui ont évolué. Les deux premières grèves nationales ont porté sur les salaires. Le gouvernement a du reculé, mais nos revendications sont loin d’être satisfaites.
Les autres grèves, académiques et nationales ont porté sur le budget et l’emploi.
La recherche de l’unité a lourdement pesé sur le calendrier de l’action, créant des retards dans les appels. Le SNES a su tenir un calendrier tout au long de l’année en proposant des actions régulières.
Dans l’académie. Certaines actions ont rassemblé de très nombreux établissements quand il s’est s’agi de refuser la DHG ou les heures supplémentaires. Si les grèves ont été suivies, par contre, les mobilisations du 26 mars et du 2 avril ont montré combien cette mobilisation est inégale selon les établissements.
Les annonces du rectorat montrent que finalement le chiffre des 685 suppressions est largement dépassé : le solde des mesures fait apparaître un total de 804 suppressions.
En parallèle, d’autres actions mobilisent les S1. Sur la certification, le SNES a appelé à un boycott d’une mesure qui marque un nouveau pas vers la marchandisation de l’école et une attaque sur le bac. Il nous faut faire un bilan de cette action, trop peu d’établissements ayant fait remonter les décisions prises.
Le SNES a également appelé à refuser de remplir les fiches de renseignement sur les compétences en 3e, dispositif dangereux que le recteur a voulu présenter comme un simple dispositif d’aide à la prise de décision alors qu’il s’agit d’un outil d’orientation qui se substituerait aux procédures actuelles.
Les suites de l’action.
Sur l’emploi, le Congrès mandate le secrétariat pour rechercher les cadres d’actions unitaires durant le mois d’avril, avec la profession, les parents et les élèves, en s’appuyant pour les derniers sur le communiqué commun FCPE et SNES, ce qui pourra peut être permettre d’envisager des actions avec les sections FCPE du Nord et du Pas de Calais.
Sur la réforme des lycées : le discours de Darcos porte sur la volonté de rendre plus autonomes les lycéens avant l’université. On pourrait en rire quand on voit ce qui a été fait pour les TPE, supprimés en Terminales pour des raisons largement budgétaires, mais il faut aussi s’interroger sur les analyses faites par l’Université sur le niveau des étudiants. La question se résumerait elle à l’autonomie ? C’e serait oublier que les pratiques pédagogiques ont largement évolué. On sait que la capacité des élèves au travail en autonomie est souvent liée au milieu social.
L’objectif reste toujours de diminuer fortement les horaires. Le SNES n’a pas encore réussi à faire passer l’idée que l’objectif de réduire de 25 % n’était pas une lubie ministérielle.
les enjeux de la manifestation nationale du dimanche 18 mai. Il est important d’en faire un moment de très forte mobilisation sur les questions de l’emploi, mais aussi de défense de nos statuts et de nos métiers, et plus largement de notre conception du service public laïque d’éducation. Il faut l’élargir aux parents et aux élèves.
Le SNES souscrit à la proposition de la FSU d’organiser des réunions sur la RGPP et les retraites.
Il organisera une AG des S1 le 30 avril pour faire le point sur l’action et préparer le 18 mai.
Le 1er mai doit être un nouveau temps fort et permettre une action sur les emplois et l’avenir des services publics, l’emploi et les retraites et la Sécurité Sociale.
Dans les semaines qui précèdent le 18 mai, le S3 organisera une tournée militante des établissements.
Le congrès invite également à lancer le débat au sein des S1 sur la poursuite de l’action en n’excluant pas une grève pendant les épreuves du bac et du brevet.
La préparation des élections professionnelles.
Novembre et décembre 2008 seront des moments importants pour l’expression syndicale, avec le vote des personnels des collectivités territoriales départementales et les élections professionnelles dans l’éducation nationale, avec peut être également des élections paritaires pour les précaires. Pour le SNES et la FSU, ce sera certes l’occasion de consolider son implantation, mais elles se dérouleront dans le cadre de la modification des règles de représentativité, et il sera essentiel d’y arriver renforcés par le résultat des élections. Mais on ne doit pas négliger l’aspect fédéral de la question, qu’il s’agisse de la FPT ou de l’enseignement professionnel dans l’EN.