Madame le Recteur,
La baisse drastique du recrutement des conseillers d’orientation-psychologues depuis 2005 (50 postes au concours, 65 cette année) ainsi que l’accélération des départs en retraite (plus de 300 départs au niveau national) a eu pour conséquence un recours massif à des personnels précaires cette année par rapport aux années précédentes (environ 10% du corps des conseillers d’orientation-psychologues de l’académie). Le SNES s’oppose au recrutement de personnels précaires, par définition temporaires, alors qu’il s’agit d’assurer une réponse urgente aux besoins permanents d’une académie confrontée à de multiples difficultés, ceci par des personnels formés, impliqués dans des équipes stables .
La situation concrète des personnels contractuels nous préoccupe fortement. Le SNES, rejoint par les trois autres organisations syndicales représentatives de la catégorie (Sud-Education, FO, SGEN-CFDT), considère leurs conditions d’emploi comme totalement inacceptables.
Dans un premier temps, la formation telle qu’elle est proposée aux conseillers d’orientation-psychologues contractuels, à savoir 4 jours répartis sur l’année, nous semble très insuffisante pour faciliter correctement leur adaptation à la profession et parcourir l’étendue ainsi que la complexité de nos missions (entretien d’orientation, aide à l’adaptation des élèves en difficulté, bilans psychologiques, expertise auprès des chefs d’établissement, connaissance des réalités socio-économiques de la région, du système éducatif local, du partenariat avec les structures médico-sociales, de l’emploi ou de l’insertion, etc.).
Ensuite, nous tenons à attirer votre attention sur les conditions de rémunération de ces personnels. Dans notre académie, les conseillers contractuels perçoivent un salaire basé sur l’indice 349 qui correspond au 1er échelon du tableau des indices en vigueur au 1er janvier 2007. Pourtant, la circulaire du 18 octobre 1989 concernant l’attribution de l’indice de rémunération (se référant aux décrets n 89-497 du 12 juillet 1989 et n 89-520 du 27 juillet 1989 ainsi qu’à l’arrêté du 29 août 1989), précise qu’il est demandé de tenir compte de 3 critères : la qualification, l’âge et la situation locale du marché de l’emploi (« la rémunération à laquelle l’intéressé pourrait prétendre compte tenu de sa qualification et de sa formation professionnelle »). De plus, les non titulaires doivent être classés par catégorie et non à l’indice minimal.
Depuis 1991, le Diplôme d’Etat de Conseiller d’orientation-Psychologue est reconnu par le ministère de la santé comme l’un des titres pour exercer la fonction de psychologue. Les conseillers d’orientation-psychologues contractuels recrutés doivent donc obligatoirement justifier d’un titre permettant l’exercice de cette fonction (loi du 25 juillet 1985) : Master ou DESS de psychologie… Ils devraient donc avoir une qualification initiale de haut niveau à bac + 5, avec la rémunération correspondant à la reconnaissance de ce niveau de qualification. D’autre part, si on se réfère au 3e critère évoqué par la circulaire de 1989, les psychologues qui exercent dans le cadre de la convention 66 (établissements sociaux, médico-sociaux, éducatifs) débutent leur carrière au coefficient 800 soit 2 976 euros bruts par mois ! Vous n’êtes pas sans savoir que, dans certaines académies, les contractuels Co-psy sont classés à l’indice 410 (indice majoré). Nous vous demandons donc, conformément à la circulaire de 1989, et dans un souci de totale équité, de revoir le niveau de rémunération des contractuels conseillers d’orientation-psychologues et que ceux-ci soient tous recrutés au niveau Master ou DESS.
Dans le même temps, le SNES s’oppose au recrutement de personnels non titulaires qui ne disposent pas d’un diplôme permettant de faire usage du titre de psychologue.
Enfin, nous demandons que soit étudiée une réelle possibilité pour les conseillers d’orientation-psychologues contractuels d’accéder à la titularisation ou, tout au moins, une préparation au concours car les 15 places proposées au concours interne cette année pour les 400 contractuels recrutés sur le territoire français sont bien dérisoires !
Nous souhaiterions que ces questions puissent être traitées dans le cadre d’une CAPA ou d’un prochain groupe de travail paritaire.
Nous vous prions de croire, Madame le Recteur, en notre dévouement au service public d’Education nationale.