COMMUNIQUE DE PRESSE Paris, le 17 janvier 2002
Une réforme qui ampute les horaires communs et qui sous-estime l’importance de l’échec scolaire
Le projet de réforme des collèges, qui devrait s’appliquer en 5e à la rentrée prochaine, ébauche un collège où les élèves seront amenés à choisir progressivement de la 5e à la 3e une partie de leurs enseignements, à côté d’un tronc commun.
Cette nouvelle organisation, dont on ne connaît pas encore la structure en 3e, se construit sur la base d’un affaiblissement des horaires disciplinaires communs dont témoigne la grille horaire du cycle central.
Elle ne comporte, par ailleurs, aucune amélioration sensible des conditions d’enseignement : rien n’est prévu pour réduire les effectifs, créer des groupes de travaux pratiques, introduire des dédoublements et des heures d’aide aux élèves. Seule la classe de 6e amorce quelques pas timides en ce sens.
Dans ce contexte, qui sous-estime gravement l’importance de l’échec scolaire, un système de choix progressif risque d’être plus porteur d’orientations précoces et de nouvelles formes de ségrégation que de remobilisation des élèves.
Les « itinéraires de découvertes », principale innovation de la réforme seront inapplicables dans les conditions prévues. Tout travail interdisciplinaire sur projet, mobilisant l’initiative de l’élève, doit se réaliser avec des effectifs réduits, un temps suffisant, des espaces, des ressources et des moyens de concertation.
Les journées banalisées montrent que les enseignants soutiennent l’idée de travaux sur projets articulés au programme et à dimension interdisciplinaire. Mais elles révèlent aussi l’hostilité à les voir amputer les apprentissages disciplinaires de base et les multiples problèmes que soulèvent le choix des élèves et les conditions de mise en oeuvre.
L’ouvrage produit par le CNP a le mérite de rendre les programmes plus accessibles, il n’est qu’une compilation des programmes en vigueur et n’en corrige pas les principaux défauts. Il est cependant une bonne base de débat pour des évolutions ultérieures.
Le SNES redemande au Ministre de revenir sur le choix de la réduction des horaires communs en français, mathématiques, histoire-géographie et langue vivante 1.
Il lui demande de dégager les moyens réels de lutte contre l’échec et d’amélioration des conditions d’études. Il lui demande de revoir en profondeur les conditions de mise en oeuvre des itinéraires. S’il ne répond pas à ces demandes, il prendra la responsabilité du statu quo et du maintien de l’échec qui frappe 10 à 15 % des collégiens aujourd’hui.
Il appelle les professeurs des collèges a poursuivre leur analyse et leur expression dans les journées banalisées et organisera début mars une journée nationale d’action.