11 200 suppressions de postes à la rentrée 2008. 13 500 à la rentrée 2009. 16 000 à la rentrée 2010. Mais c’est bien connu, et le ministre et ses recteurs ne cessent de le répéter : les suppressions de postes, issues de la « RGPP », ne mettent absolument pas en danger le fonctionnement normal du système scolaire. La preuve ?

 il n’y a plus aucun TZR d’anglais disponible dans l’académie ;

 pour les remplacements, on utilise de plus en plus des personnels précaires et non formés ;

 le rectorat bloque les cessations progressives d’activité, parce qu’il a besoin des heures que les collègues souhaitent pouvoir ne plus faire ;

 et dernière invention : le ministère a décidé que les professeurs des écoles pourraient être affectés en collège.

Explication ? Il y a un « déficit » d’enseignants dans le second degré.

Sans blague ? Mais ça n’a rien à voir avec les suppressions de postes, allons donc…

Heureusement, pour combler ce « déficit » inexplicable d’enseignants dans le 2d degré, le ministère a su prendre les mesures qui s’imposent. Outre donc le fait de renforcer le déficit dans le 1er degré en nommant les PE dans le 2d degré (déshabiller Pierre pour…), une mesure est tout à fait parlante :

 le nombre de postes au CAPES diminue d’environ 100 postes cette année.

 le nombre de postes au CAFEP (enseignement privé) est multiplié par 2 (voir plus bas).

Rassurons-nous, donc, le ministre fait ce qu’il faut pour que l’enseignement privé ne pâtisse pas trop de sa politique.

Trêve d’ironie : ces seuls faits devraient nous suffire à nous mettre en grève pour dire « stop » à cette politique catastrophique. Alors tous en grève le 21 janvier.


L’administration reconnaît elle-même le manque d’enseignants

 En faisant appel au Pôle Emploi pour recruter des non-titulaires ou en envisageant de détacher des Professeurs des Ecoles (polyvalents) dans le second degré alors que les nouveaux recrutés vont passer des concours avec un master.

 Le rectorat refuse pour l’instant de laisser partir en CPA (cessation progressive d’activité) des collègues en fin de carrière alors qu’une circulaire nationale permet ce dispositif.


La casse du service public profite au privé

Alors que le nombre de postes au CAPES externe est en légère diminution (5006 postes cette année contre 5095 l’an dernier), et toujours largement inférieur au nombre de départs en retraite, le nombre de postes au CAFEP-CAPES (concours externe du privé), lui, est cette année multiplié par plus de deux (1260 postes contre 569 l’an dernier) !

Si l’on prend l’exemple de disciplines dont l’académie manque cruellement, comme maths et anglais, on constate 42 postes en moins en anglais pour le public, 52 postes en plus pour le privé (95 postes contre 43 l’an dernier) ; pour les maths, le public a 40 postes en plus (846 au total, + 5 %), le privé passe de 109 à 155 (+ 46 postes, + 42 %). En philo, le nombre de postes dans le privé est multiplié par 4 (20, contre 5 l’an dernier), alors que le public n’offre que 32 postes.