9 juin 2021

Les établissements

Dispositif « étudiants contractuels alternants » : Proposition de motion pour les CA

Dans le cadre de la réforme de la formation et des concours, le ministère impose à marche forcée la mise en œuvre du dispositif « étudiants contractuels alternants à la rentrée prochaine » destiné aux étudiants préparant les concours d’entrée au métiers de l’enseignement et CPE.
Pour la rentrée prochaine, le ministère propose aux étudiants inscrits en master MEEF (métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation) au sein des INSPE de devenir « alternant » et d’articuler :
 une année de master 2 bien chargée par la préparation aux concours et la rédaction d’un mémoire
 et une affectation en qualité de non titulaire à tiers temps censée les « aider » dans la préparation de l’épreuve professionnelle de leur concours.

Payé 660 € nets par mois, avec un tuteur terrain indemnisé 600€ nets pour l’année scolaire, ce « contrat étudiant alternant », qui précarisera les étudiants, deviendrait une porte d’entrée à nos métiers inacceptables !

De plus, la mise en œuvre du dispositif aura des conséquences :
 sur les établissements, qui ne savent toujours pas qu’ils accueilleront des alternants (certains pensent avoir des stagiaires 9h ou 18h à la rentrée scolaire), et dont les ORS perturberont la préparation de rentrée des équipes.
 sur les les conditions d’apprentissages des élèves  : Les alternants seront dans les établissements deux fois par semaines ! Autrement dit, si nous prenons l’exemple des mathématiques, l’étudiant verra sa classe deux fois deux heures par semaine. Tout enseignant s’interrogera sur la pertinence pédagogique pour les élèves d’une part, et sur les difficultés que vont rencontrer les alternants d’autres part...
 sur le mouvement des personnels : un nombre inédit de postes ont été bloqués dans le cadre du mouvement intra pour permettre l’accueil des alternants. Consultez la liste des postes bloqués au mouvement et susceptibles d’accueillir des alternants ! (accès réservé adhérents)

Le SNES FSU exige l’emploi des étudiants alternants en surnombre et sur le service du tuteur des étudiants alternants et continue d’exiger la mise en place d’un réel prérecrutement, la mise en œuvre d’une réforme de la formation ambitieuse et une entrée progressive dans le métiers.

Proposition de motion pour les Conseils d’administration (à modifier selon les situations locales) qui se tiendront à la fin de l’année :

Vœu présenté par les représentants des personnels enseignants et d’éducation et des parents d’élèves, au Conseil d’administration du Collège/Lycée.....de......

Réforme de la formation

À la rentrée prochaine, notre établissement pourrait accueillir une/des contractuele/s alternante/s. Enseignant.e/s et/ou CPE. A cet effet, le rectorat a déjà bloqué plusieurs postes sans préciser aux établissements les raisons de ce blocage.

La nouvelle réforme de la formation déplace le concours en fin de 2e année de master MEEF (Métiers de l’Enseignement, de l’Éducation et de la Formation) et incite les étudiantes qui y sont inscrits à enseigner pour un tiers de service. Ainsi ces derniers, encore non lauréats des concours, se verront confier des classes en pleine responsabilité. Les étudiant.e.s qui s’engageront dans ce dispositif devront donc cumuler préparation du concours et du master (mémoire de recherche, validation des UE…) ainsi qu’un contrat d’enseignant ou CPE à tiers temps et en pleine responsabilité, autant dire que le rythme va être rapidement intenable pour eux avec les conséquences possibles sur les élèves et/ou sur leur réussite au concours.
Outre la question des conditions de travail et de réussite des étudiant.e.s concerné.e.s, cette réforme sera lourde de conséquences sur les conditions de travail de nos élèves et de l’ensemble des personnels.
En effet, les TRMD élaborés en février, et amputés d’heures d’enseignements du fait d’importantes suppressions de postes dans l’académie, n’ont pas prévus l’accueil de ce dispositif. Les équipes élaborent actuellement les répartitions qui risquent fortement d’être mises à mal en l’absence d’information relative à l’affectation des étudiant.e.s. De plus, en fonction des disciplines, il va être mathématiquement impossible de répartir les 6h d’enseignement des alternant.e.s en respectant les grilles horaires des élèves. Lorsque le service ne « collera » pas, quels seront les choix effectués ? Partager une classe ? Affecter l’étudiant.e.s sur un dispositif type « devoirs faits » ou AP ? Ce ne serait ni raisonnable, ni acceptable de sacrifier les conditions d’apprentissage des élèves et des heures d’enseignements pour imposer coûte que coûte une réforme qui ne bénéficiera en définitive à personne.

De plus, lors du Groupe de Travail qui s’est réuni au rectorat le 2 Juin, l’administration a informé les organisations syndicales que les établissements seront informés de l’affectation des alternant.e.s entre le 9 et le 16 juillet : ces délais sont inadmissibles et irrespectueux du travail de préparation de la rentrée effectué par les équipes, et qui devront dès lors revoir toute l’organisation pédagogique pendant les congés scolaires et après une année scolaire particulièrement épuisante.

Pour résoudre une partie des problèmes posés par cette réforme, afin de permettre aux étudiants qui le souhaitent d’observer les pratiques professionnelles sur le terrain et d’offrir aux élèves un enseignement réalisé par des personnels qualifiés et formés, les membres du CA demandent à ce que ces étudiantes alternants soient affectés en surnombre sur le service du tuteur ou de la tutrice dans l’établissement, et ne soient pas utilisés comme moyens d’enseignement et/ou d’éducation, en responsabilité devant les élèves.