Dès le 7 mars, pendant les vacances, les représentants du SNES-FSU au CSTD 59 ont travaillé sur les documents fournis par la DSDEN 59. D’abord pour informer rapidement les sections d’établissements ou les S1 et collègues adhérents du SNES sur la situation des postes dans leurs établissements afin de les vérifier. Ensuite, pour essayer de faire corriger, évoluer et améliorer des situations signalées par nos collègues S1 d’établissements ou syndiqués au SNES-FSU lors du groupe de travail et du CSTD le 12 et 19 avril. Ces échanges directement en liaison avec nos collègues dans les collèges sont importants et essentiels pour la compréhension des situations d’établissements concernant la suppression ou création de poste mais également pour la gestion des compléments de service de plus en plus nombreux dans l’académie (rappel : l’administration refuse de nous communiquer les TRMD de établissements depuis plusieurs années). Ainsi, il nous a été possible de faire évoluer positivement de nombreuses situations en GT et en CTSD : suppressions de mesure de carte scolaire, annulations ou déplacements de compléments de service, créations de postes…
En CTSD, nous avons souligné la qualité des échanges et de l’écoute des services de la DSDEN 59 qui ont très souvent répondu positivement à nos demandes parce que celles-ci étaient précises et justifiées. Néanmoins, ce dialogue social s’effectue dans une contrainte de suppression de postes imposée par le ministère alors que les collèges de l’académie vont accueillir davantage d’élèves à la rentrée 2018. Nous ne pouvons accepter cela et l’avons une nouvelle fois dénoncé en CTSD. L’inquiétude est très grande pour les prochaines années où cette fois, les effectifs devraient diminuer. Le DASEN 62 a d’ailleurs affirmé en CTSD62 que les suppressions allaient continuer… et que ce sera pire pour les rentrées suivantes ! (https://lille.snes.edu/Preparation-de-rentree-dans-les-colleges-du-62-plus-d-eleves-moins-de-postes-et.html). Les élus de la FSU au CTSD ont donc voté contre la répartition des postes dans les collèges et SEGPA 59. Un vote suivi par la CGT, le SNALC et l’UNSA, seul le SGEN-CFDT s’est abstenu.
La FSU a pointé depuis les premiers travaux concernant la carte scolaire l’organisation de la baisse de pré-orientation en sixième SEGPA. Elle a également interrogé l’inspection académique concernant les raisons des déséquilibres de cette baisse selon les bassins (- 22 % sur Lille contre - 51% sur l’Avesnois depuis 2007). Répondant à notre revendication, Monsieur le DASEN s’est engagé à organiser un groupe de travail concernant un texte d’harmonisation des critères de pré-orientation en sixième SEGPA. La FSU continuera à défendre la SEGPA qui est une structure qui a fait ses preuves dans la prise en charge des élèves éprouvant des difficultés scolaires graves et persistantes.
DÉCLARATION FSU – CTSD 59 – 19 mars 2018
Nous commencerons cette déclaration en remerciant les services de l’inspection académique pour les documents fournis et pour leur écoute des situations que nous avons pu exposer lors du groupe de travail de la semaine dernière ainsi que pour leurs retours. Une écoute que nous aimerions retrouver dans les instances de nombreux collèges lors de la répartition de la DGH. Les choix faits n’étant pas toujours ceux des enseignants qui se voient trop souvent imposer des organisations au détriment de leurs conditions de travail avec les élèves.
Concernant la préparation de rentrée dans les collèges et les SEGPA du département, nous ne pouvons que regretter la suppression de 142 postes pour 91 créations alors même que le nombre d’élèves va augmenter dans les collèges du département à la rentrée. En SEGPA, une baisse d’élèves importante est constatée, notamment entre 2015 et 2017, où sur cette période les effectifs ont chuté de 24,5%. Aurions-nous réussi en deux ans à faire reculer le nombre d’élèves rencontrant des difficultés scolaires graves et persistantes ? Pour la FSU, cette baisse est structurellement organisée en limitant drastiquement la pré-orientation en SEGPA en fin de CM2.
Nous renouons donc avec une politique de suppressions de postes et ne comprenons pas cette logique comptable alors que les conditions socio-économiques de l’académie nécessiteraient un effort considérable pour permettre de combler un retard qui se creuse.
Presque toutes les disciplines sont touchées par ces suppressions de postes et celles déjà impactées par la réforme du collège les années précédentes continuent de perdre des postes. Ainsi, la technologie, les lettres classiques et l’allemand ont perdu respectivement 39, 26 et 19 postes en trois ans. D’autres disciplines ne sont pas en reste, l’anglais et l’EPS pour ne citer qu’elles. Dans le même temps, les blocs de moyens provisoires restent très nombreux : plus de 2900 heures. Toutes les disciplines sont concernées mais les lettres modernes, l’espagnol et l’allemand continuent de voir leur volume horaire de BMP augmenter alors que celui-ci avait déjà doublé ces deux dernières années.
Enfin, l’examen détaillé de la répartition des postes nous montre que le nombre de compléments de service continue d’augmenter : 816 contre 792 cette année au moment du GT. C’est une tendance observée depuis trois ans. L’allemand continue d’être la discipline la plus touchée avec 47 % des postes qui seront couplés à un complément de service. Beaucoup de nos collègues continuent donc d’enseigner dans des conditions difficiles qui de plus, changent chaque année. Ainsi, une collègue de 59 ans, après avoir découvert un service partagé en REP+ cette année, devra aller enseigner en lycée l’année prochaine parce qu’il n’y a plus assez d’heures pour la maintenir sur le même complément et parce que son chef d’établissement lui impose des effectifs élevés (28 élèves en troisième) ou des regroupements anti-pédagogiques (élèves qui débutent l’allemand avec d’autres l’ayant déjà commencé), et cela afin de limiter les groupes et les heures à utiliser en allemand.
La FSU a déjà maintes fois alerté l’institution sur le mal-être enseignant qui s’installe dans la profession et sur une crise de recrutement bien présente. La faiblesse des salaires et les conditions de travail qui se dégradent ne sont pas étrangers à ce désintérêt. Ce ne sont pas les attaques non fondées à notre égard, les décisions prises depuis 10 mois ou les réformes envisagées par le gouvernement qui vont arranger les choses. Jeudi, la FSU sera au côté des personnels dans la rue où nous manifesterons pour défendre la Fonction Publique, ses personnels, leurs missions et leurs valeurs.