Mais que diable, allaient-ils faire dans cette galère ?
Dans le contexte de réduction du budget de l’Etat et par conséquent de l’Education Nationale, l’Inspecteur d’Académie ne pouvait que nous annoncer des restrictions : il ne s’en est pas privé. Pour les justifier, il répète à l’infini que les effectifs en collège continuent de baisser (-3000 élèves en moins, l’an prochain), mais que le retrait des moyens (lire : des postes) est moindre que ce qu’il aurait pu être : il faut donc s’en féliciter (pour plus de détails, lire les compte rendus d’octobre et de janvier, la musique et les paroles sont les mêmes).
Pour atténuer les effets de la baisse des moyens, l’inspection académique a distribué la quasi-totalité du volume horaire disponible. Il ne lui reste pratiquement plus rien pour opérer les ajustements : les établissements les plus durement touchés par des suppressions de postes, n’ont que peu de chances de voir leur situation s’améliorer et nos différentes interventions sont restées lettres mortes.
Au final, c’est près d’une centaine de postes de certifiés qui seront fermés, entraînant 46 mesures de carte scolaire. La FSU a fermement dénoncé les 17 mesures de carte pour création de blocs de moyens provisoires, beaucoup plus faciles à ajuster pour l’administration, qui vont conduire à une précarisation des collègues assujettis à des services partagés pour des groupements d’heures de plus en plus minces dans les établissements. Au départ, cette partition des postes avait pour objectif de faire deux groupes de 9 heures, mais nous voyons de plus en plus fréquemment des groupements de 6, de 4, voire de 3 heures. Les compléments de service donnés ou rendus vont aussi en se multipliant. Certains collègues risquent de se retrouver sur 1/3 ou ¼ de leur ancien poste. Lesquels d’entre nous feront bientôt figure de privilégiés d’avoir la chance de n’enseigner que dans un seul établissement, quand bien même il serait classé en zone violence ? Nous avons également rappelé qu’en ce qui concerne les compléments de service en SEGPA, il était indispensable que les collègues soient informés au préalable, volontaires et bénéficient d’une formation.
Nous avons déploré également que le passage à la structure que nous réclamions et qui a le mérite de rendre la dotation plus transparente, n’atténue pas vraiment le choc des retraits d’emplois. L’effectif moyen retenu par division est beaucoup plus lourd que les effectifs moyens départementaux de l’an dernier. La volonté de garder des effectifs raisonnables dans les collèges sensibles et Rep. va conduire, eu égard à la nouvelle baisse des moyens, à faire supporter par les 129 collèges non REP/Sensibles (sur 205), le poids de cette politique de restriction budgétaire. Les effectifs par division vont sensiblement augmenter, rendant ainsi plus difficiles les conditions de travail des élèves et les nôtres.
L’allemand subit à nouveau 8 fermetures (dont 3 macs), cela fait 22 fermetures en 2 ans dont 12 macs. L’enseignement d’une 2e LV en 6e, est d’ailleurs abandonné : il ne favoriserait que les élèves déjà favorisés. Les lettres auraient pu être épargnées, compte tenu de l’abondement horaire en 6e et l’implication des collègues dans les IDD. Loin s’en faut : 29 fermetures (lettres modernes et classiques confondues), avec 22 mesures de carte, cela fait 56 fermetures en 2 ans, dont 43 Macs. Les lettres classiques paient également un lourd tribu à cette politique de restrictions, et par deux moyens : d’abord par le nombre élevé de fermetures en proportion du nombre de postes (encore 7, cette année), mais aussi de par la nature des postes : ces collègues, trivalents par choix, voient le nombre d’heures de latin se réduire au bénéfice du français ; quant au grec, qui n’est déjà plus dispensé que dans une trentaine de collèges, les moyens accordés, ne permettent plus d’initier à cette langue que 400 à 450 élèves sur les 25000 élèves potentiels.
L’inspecteur d’académie a annoncé la création d’une cinquantaine de 3e à projet professionnel (nous sommes très loin des 1 à 2 classes prévues par district), insistant sur sa volonté que ce ne soit ni des structures de relégation, ni des « parking ». Nous resterons très vigilants sur le devenir de ces classes.
8 avril 2003