31 octobre 2025

Le Snes-FSU dans l’Académie

Egalité femmes-hommes : le Snes et la FSU à l’offensive

Le plan académique d’égalité femmes-hommes était présenté par la rectrice lors du CSA du 16 octobre 2025.
Le Snes, avec la FSU, a âprement bataillé pour obtenir des avancées, pour que la vie professionnelle des agentes puisse être améliorée, pour les protéger des violences sexistes et sexuelles au travail et éradiquer les inégalités de salaire et de carrière. Le plan a pu évoluer sur quelques points comme sur la question de la santé des femmes, ou de l’accès au temps partiel. Il a été enfin possible d’obtenir des indicateurs concernant les écarts de rémunération
Pour autant, la FSU a dû pointer le manque total d’ambition de ce plan, le manque de moyens alloués, au moment où, au niveau national, l’égalité femmes/hommes reste malmenée dans nos métiers.

Les syndicats de la FSU ont donc décidé de marquer le coup et de voter contre le projet de plan académique (4 voix), quand l’UNSA Education (3 voix) avec FO (une voix) et le Snalc (une voix) se sont abstenus, et que la CFDT Education a voté pour (une voix).

Voici notre explication de vote in extenso.


Si ses représentant.es partagent pleinement l’objectif d’égalité réelle entre les femmes et les hommes, le plan soumis à notre avis apparaît peu ambitieux, tant dans les moyens déployés que dans la prise en compte de la réalité du terrain. Soulignons également les mesures prises par le ministère pour nos métiers et qui ne cessent de mettre à mal l’égalité, et qui témoignent de l’absence d’ambition réelle pour l’égalité.

Plusieurs points soulèvent des réserves majeures :

Sur les concours et les salaires
Aucune mesure n’est prévue concernant l’urgence des inégalités salariales. Si du point de vu des carrières, les textes obligent maintenant l’administration à respecter les proportions, force est de constater que les écarts de rémunérations ne cessent de se creuser. Le déploiement du PACTE et de mesures indemnitaires contribue à ces écarts. Aucune mesure n’est prévue pour les résorber. Sur les opérations de carrière : la FSU dénonce toujours l’absence de possibilité de recours pour les avis « ad hoc », posés hors rendez vous de carrière, pénalisant bien souvent les femmes dans un contexte de parentalité.
La mesure qui prévoit d’encourager le recours à la visioconférence pour les épreuves orales afin de permettre aux femmes enceintes de concourir, ne concerne que les concours nationaux et omet totalement les concours de niveau académique. Cette omission traduit une méconnaissance du fonctionnement concret de l’Éducation nationale et des obstacles rencontrés localement.
Par ailleurs, l’absence totale de réponse à nos alertes sur le déploiement de la formation continue hors temps de service illustre le décalage entre les discours affichés et la réalité des moyens accordés à l’égalité professionnelle. Ce silence traduit un mépris des contraintes réelles pesant sur les personnels, et notamment sur les femmes.

Sur la formation et la prévention
La mesure relative à la formation des personnels d’encadrement, manque cruellement d’ambition. Les formations proposées restent très limitées, notamment sur la prise en compte de la santé des femmes (grossesse, post-partum, ménopause) et sur la prévention des risques psychosociaux. Alors que les dossiers RPS explosent, la formation des personnels reste insuffisante, en particulier pour repérer, accompagner et prévenir ces situations. Les problématiques de santé souffrent également du manque de personnels dédiés à la santé des personnels : avec seulement deux médecins de prévention pour 80 000 agents, quelle prévention et quels accompagnement peuvent être réellement mis en œuvre ?

Sur l’aménagement du temps de travail
Les difficultés d’accès au temps partiel de droit persistent. Le plan ne prévoit aucune garantie pour que les temps partiels soient compensés pour l’ensemble des corps, entraînant dans les faits une charge de travail équivalente à un temps plein, ce qui fragilise particulièrement les femmes. Par ailleurs, aucun engagement sur l’aspect organisationnel : lorsque le temps partiel de droit est accordé, les emploi du temps des personnels ne sont pas toujours compatibles avec les besoins liés à la sphère privée. Cette situation encourage le recours au congé parental, ce qui ne concoure pas à d’avantage d’égalité.
Par ailleurs, les règles relatives au fractionnement des journées « enfant malade » ne sont pas automatiquement appliquées ce qui pénalise les femmes, mais également des hommes, dans la conciliation vie professionnelle / vie familiale et participe ainsi au déséquilibre de la charge familiale au sein de la structure privée.

Sur la prise en charge des violences sexistes et sexuelles (VSS)
Malgré les intentions, la prise en charge des victimes reste problématique. Les procédures entraînent trop souvent des répétitions traumatisantes de la parole, les délais de traitement sont beaucoup trop longs, et les victimes ne sont pas informées du suivi donné à leur signalement. La traçabilité des situations et le pilotage académique manquent de clarté et d’efficacité.

En somme, la FSU regrette un plan essentiellement déclaratif, qui s’appuie davantage sur des intentions et sur la volonté de dresser de nouveaux constats que sur des moyens concrets et des mesures ambitieuses.
Nous réaffirmons la nécessité d’une politique ambitieuse et dotée de moyens réels, articulant prévention, formation, accompagnement et suivi des carrières, pour que l’égalité femmes-hommes cesse d’être un affichage et devienne une réalité dans notre académie.